Fatigue au volant : que dit le code de la route ?

Après quelques heures de conduite, la fatigue et la somnolence associée représentent des risques importants en matière de Sécurité routière. Un accident mortel sur trois sur l’autoroute est causé par une somnolence au volant. Sous-estimés par les conducteurs, les premiers états de fatigue peuvent pourtant être évités en repérant les signes annonciateurs.

Zoom sur cet état dégradé de la conduite qui peut entraîner des dangers sur la route, ainsi que de possibles sanctions.

SOMMAIRE

Qu’est-ce que la fatigue au volant ? 

Les dangers de la fatigue au volant ont souvent pour conséquence directe l’endormissement du conducteur pendant un trajet sur la route.

Avec les risques liés d’accident de la route, il est donc important d’en connaître les causes.

Dans l’imaginaire collectif, la fatigue au volant est souvent la conséquence d’un état de vigilance accru pendant de longs trajets sur la route (départs en vacances, trajets professionnels).

Toutefois, sachez que le manque de sommeil, ainsi que certains usages peuvent provoquer une fatigue du conducteur au volant de son véhicule :

  • une à deux heures de sommeil en moins augmentent par trois le risque d’avoir un accident sur la route. Le français moyen dort moins de 6h par nuit et non pas 8h comme recommandées par les autorités sanitaires. Cette dette de sommeil comme on la surnomme, s’accumule au fil du temps ;
  • la consommation d’alcool et/ou de stupéfiant ;
  • la veille forcée au volant, soit le fait de s’auto-motiver pour conduire pendant de longues heures sans pauses régulières ;
  • certaines maladies chroniques (apnée du sommeil).
fatigue au volant

Comment détecter les premiers signes de fatigue au volant ?

Pendant un trajet sur la route, la fatigue au volant est un état de relâchement qui entraîne différents risques pour le conducteur et les autres usagers : manque de vigilance, difficulté de concentration, réduction du champ de vision, augmentation du temps de réaction, et souvent la somnolence.

Cette fatigue physique et mentale peut alterner avec des cycles de regain de vigilance et d’attention. Pourtant, il est essentiel de déceler les premiers signes avant-coureurs de la fatigue au volant. Certains conducteurs diminuent inconsciemment les effets de la conduite sur leur état physique et refusent de s’arrêter pour faire une pause.

Ainsi, sachez que le corps humain envoie de multiples signaux au conducteur pour le mettre en garde des risques à continuer à conduire :

  • des bâillements de plus en plus fréquents ;
  • des picotements dans les yeux ;
  • des paupières lourdes ;
  • une nuque et un cou raides ;
  • des raideurs et des engourdissements dans les jambes.

Quels sont les risques encourus ?

La fatigue au volant peut entraîner différents risques pour le conducteur et les autres usagers. De manière générale, un conducteur fatigué au volant multiplie par 8 les risques de provoquer un accident responsable avec des dommages corporels et matériels importants. 

Les conséquences peuvent être importantes au niveau juridique (poursuites judiciaires), financier mais également du point de vue de l’assurance auto (refus de couverture ou augmentation de prime).

D’autre part, la somnolence au volant est la première cause de mortalité sur l’autoroute soit 1 accident mortel sur 3. (Source).

Enfin, beaucoup de conducteurs sont inconscients des effets néfastes d’une conduite forcée : 17h de veille active est égal 0,50 g d’alcool dans le sang ! Sachez qu’un conducteur sous l’emprise de l’alcool multiplie par 17,8 les risques de provoquer un accident de la route mortel. D’autre part, l’alcool au volant représente près de 30 % des accidents mortels en France en moyenne (Source).

Est-ce que la fatigue au volant est réglementée par le code de la route ?

Il n’y a pas de textes de Loi évoquant expressément les sanctions liées à la fatigue au volant dans le Code de la route. Cependant, l’article Art. R 412-6 mentionne que « Tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent. » 

Aussi, on sait que la fatigue au volant génère un état dégradé de la conduite où les réflexes sont plus longs et le niveau de concentration amoindri. Aussi, tout conducteur fatigué au volant de son véhicule s’expose à des sanctions diverses de la part des forces de l’ordre.

En cas de simple contrôle routier, une amende de classe 2 (35€) peut être sanctionnée au conducteur dans le cas où l’état de fatigue au volant est prouvé. 

Cette sanction minime peut être beaucoup plus importante dans le cas d’un accident de la route. En fonction des dommages (corporels et/ou matériels), le conducteur fatigué s’expose à des sanctions pénales et financières diverses : retrait ou suspension de permis de conduire, peines de prison, confiscation du véhicule, etc.

Comment prévenir la fatigue au volant ?

Quel que soit son profil – jeune conducteur avec peu d’expérience ou conducteur aguerri – toute personne titulaire du permis de conduire peut se faire surprendre par la fatigue au volant.

En premier lieu, il n’y a pas de remèdes miracles pour lutter contre la fatigue au volant : ouvrir la fenêtre, mettre la musique à fond, boire des boissons énergisantes… toutes ces astuces sont transitoires, voire contre productives car la fatigue gagne du terrain avec le temps.

Toutefois, il existe quelques conseils pratiques pour prendre le volant dans de bonnes conditions :

  • faire une pause de 15 minutes minimum toutes les deux heures. Cette règle est un basique à appliquer automatiquement. Profitez-en pour vous détendre les jambes en faisant quelques pas, vous désaltérer, etc. Soyez vigilant à appliquer ces temps de pause particulièrement pendant le trajets de nuit ;
  • veiller à avoir un sommeil réparateur de 8h. Le repos est essentiel à tout trajet en voiture, et ceci quelle que soit la distance. On pense à tort que les trajets des départs en vacances sont la cause principale de la fatigue du conducteur. Or, les accidents de la route sont fréquents le matin sur les petits trajets vers le lieu de travail… ;
  • baisser la température du chauffage dans le véhicule ;
  • respecter les limitations de vitesse en vigueur. La vitesse au volant multiplie les informations à traiter par le conducteur, et accentue mécaniquement la fatigue mentale.

En résumé, conduire dans de bonnes conditions sans fatigue au volant est une pratique de base de tout conducteur vigilant.